La première édition a eu lieu en 2013, à cette époque, Joël de ROSNAY avait eu la gentillesse de m’inviter. Depuis tous les ans, Véronique ANGER de FRIBERG m’invite à participer à cet événement incontournable où se rencontrent des intervenants de toutes disciplines pour échanger sur la transformation profonde que notre humanité est en train de vivre et construire.
Cette année, le sujet est : Le travail aux robots …, la vie aux humains !
Je vous propose d’illustrer avec vous l’expérience que j’ai vécu et de partager les notes que j’ai prises en direct. Pour les adeptes des cartes mentales, vous pourrez les télécharger sur le site biggerplate.
Pour les adeptes d’une version linéaire classique, voici les points saillants que j’ai noté durant cette journée.
Le Lancement de la journée
Éloi CHOPLIN, le Maitre de cérémonie officie depuis la première édition comme le Monsieur Loyal et le Maître du temps de la journée. Il déclare donc la 5ème Edition ouverte et passe la parole à Bruno MAQUART, Président d’UNIVERSCIENCE. Ce dernier précise que les échanges vont se concentrer sur le travail, les robots et les humains et les impacts induits par cette nouvelle configuration de l’environnement professionnel et privé.
Véronique ANGER DE FRIBERG fondatrice et présidente du Forum Changer d’Ère (Les Di@logues Stratégiques) remercie les participants, le groupe des 10 et tous les partenaires pour les 5 années du Forum. Véronique précise que plus de 200 intervenants ont participé aux tables rondes et regards croisés durant ces éditions.
Joël de ROSNAY, Scientifique, poursuit cette introduction en illustrant son point du vue sur la thématique de la journée. Il considère que le sujet doit-être abordé sur le plan politique, scientifique, technique et bien évidement humain.
Il argumente son point de vue en illustrant l’évolution en cours. Elle participe à un processus de transformation sur le travail, les robots, les humains et surtout les nouvelles interfaces et organisations que nous devons mettre en place pour faire de ce changement une opportunité pour l’humanité et balayer les craintes inhérentes à la destruction de l’emploi et un transhumanisme accessible à une élite.
Joël rappelle que l’intelligence c’est de la matière, du temps, de l’information et de la formation et que tous ces éléments participent au processus de transformation. Pour clore cette introduction et poser les lignes directrices des débats à venir, Joël de ROSNAY précise les enjeux pour l’humanité.
l’intelligence artificielle doit participer à aider les femmes et les hommes de cette planète à vivre dans de meilleures conditions, à accéder et partager aux connaissances plus facilement, à vivre harmonieusement ensemble.
Joël de ROSNAY milite pour un Hyper Humanisme, un espace dans lequel l’intelligence artificielle est en symbiose avec les humains.
Éloi CHOPLIN, appelle les intervenants de la première table ronde à prendre place sur la scène.
Regards croisés
Éloi CHOPLIN, demande à Gaël SLIMAN, Président ODOXA, de présenter les résultats sondage effectué pour alimenter les réflexions de cette première table ronde.
Les points saillants qui ressortent du sondage sont intéressants.
- La moitié des français interrogés sont confiants dans les usages qui pourraient être fait avec de l’intelligence artificielle. En revanche cette confiance est moins forte pour les populations ayant des revenus plus faibles
- 67% des personnes sondées pense que la France peut jouer un rôle de leader dans l’intelligence artificielle
- Les français placent les domaines de la santé, des transports et de l’informatique comme prioritaires dans les usages de l’intelligence artificielle.
En revanche, la menace sur le travail est toujours présente à leur esprit.
Les résultats détaillés du sondage sont accessibles sur le site du Forum.
Véronique ANGER de FRIBERG, joue le rôle de modératrice et rappelle le thème de cette première table ronde.
Les robots ne vont pas nous remplacer complètement, mais de plus en plus. C’est à nous d’utiliser cette intelligence artificielle pour aller plus loin, et mieux faire notre boulot. » Joël de Rosnay.
Elle lance la réflexion en demandant à chaque intervenant de répondre à la question — Pour vous, c’est quoi le travail ?
Le premier à exposer son point de vue est Joël de ROSNAY, scientifique. Il rappelle que le travail est un processus de transformation, basé aujourd’hui sur du temps salarié, couvert par un contrat de type CDD et CDI en France.
Cette notion de temps salarié n’est plus le meilleur moyen adapté pour rémunérer le travail.
Il faut passer à une récompense de l’activité.
Cette notion est bien plus adaptée au changement en cours; elle permet de récompenser le labeur effectué par une personne pour toutes ses contributions.
Joël de ROSNAY poursuit son analyse en illustrant les changements induits par l’adjonction de l’intelligence artificielle dans l’organisation du travail. Les interfaces entre les humains, les robots et les algorithmes vont modifier en profondeur les comportements, les gestes, les outils et les vêtements utiles à réaliser une œuvre.
De grands acteurs ont déjà entamé des initiatives, notamment FACEBOOK avec son projet “Building 8”.
Pour enrichir son analyse, Joël de ROSNAY pense que l’affective computingsera un sujet important dans le futur. L’intelligence artificielle commence à prendre en compte et traiter les émotions humaines telles que la colère, l’empathie, l’affectivité et la joie.
Pour clore sa vision, il rappelle que des règles d’éthique doivent être mises en place. Il cite les travaux menés par Alain BENSOUSSAN pour le droit des robots.
Laurence DEVILLERS, chercheur en IA, expose les nouvelles interfaces qu’elle a étudiées durant son dernier voyage au Japon et USA. Elle signale qu’il faut arrêter toute forme de fantasme sur les capacités émotionnelles de l’intelligence artificielle. Un robot ne souffre pas, n’a pas de conscience ni d’empathie. Il est limité par un manque de mémoire contextuelle instantanée, il est dénué de tout sens. De plus les robots actuels souffrent d’une autonomie de bas niveau basée sur leur recharge en énergie.
Laurence DEVILLERS précise qu’elle participe à des études sur l’affective computing et l’ethnologie au sein de l’IEEE. À ses yeux, le véritable enjeu est de sensibiliser et de former les utilisateurs à l’intelligence artificielle, sans évidement oublier de poser rapidement des règles d’éthiques indispensables pour éviter toutes dérives.
Jean-Gabriel GANASCIA, Expert en IA, expose à son tour son point de vue. Il fait référence à l’étude publiée par l’université d’OXFORD. Il illustre ses propos par les usages d’intelligence artificielle déjà présents dans notre quotidien, notamment la traduction automatique, les voitures autonomes et l’écriture d’articles ou de futurs best sellers.
L’étude d’OXFORD pense que l’intelligence artificielle dépassera les capacités humaines d’ici 10 ans.
Il rappelle que l’activité humaine est basée sur 3 piliers, le travail, l’œuvre auquel l’humain peut contribuer et l’action motivée par la participation à un projet qui peut nous dépasser.
L’intelligence artificielle et la robotisation vont faire disparaître en grande partie le travail. C’est pour cela qu’il faut que nous cessions d’évaluer le travail à un simple compte d’heures réalisées.
En revanche l’activité humaine ne va pas disparaître, elle va se transformer.
Pour conclure, Jean-Gabriel GANASCIA pense que c’est une erreur de vouloir taxer les robots.
Nicolas TEISSEYRE, Senior Partner chez ROLAND BERGER, aborde la question sous l’angle de la gouvernance d’entreprise. Il précise que les parties prenantes, au regard des apports de l’intelligence artificielle, doivent s’approprier les comportements et les compétences qui favorisent la cohabitation, la substitution, la coordination sans évidement négliger l’empathie entre les humains et les robots.
Tout un challenge pour les décideurs !
Françoise MERCADAL-DELASALLES, Directrice Ressources et Innovations, expose les changements profonds intervenus. Elle mentionne la relation client qui a été profondément modifiée avec l’arrivée des applications mobiles. Elle poursuit par les modes de fonctionnements internes à son entreprises qui ont évolué vers des approches Cloud et des applications dédiées, sans omettre la securité qui dans un monde ouvert et interconnecté prend une dimension très stratégique.
En revanche, ce qui nous attends sera plus impactant !
Son organisation à entamé des initiatives qui prend en compte le flow de données grandissant à traiter par les collaborateurs, le Big Data est désormais au cœur de leur préoccupation. L’usage de l’intelligence artificielle est également au programme pour traquer les comportements de fraude ou améliorer le taux de satisfaction de leurs centres d’appels. La robotisation participe également à libérer les collaborateurs des tâches de bas niveaux.
Françoise MERCADAL-DELASALLES pense qu’il faut manager les robots comme les êtres humains
En conclusion, elle expose les challenges à relever; il faut libérer la créativité, libérer l’intelligence favoriser l’apprentissage tout au long de la vie.
Il faut bien évidement encadrer ces nouvelles façons de travailler en instaurant des règles d’éthiques, inventer une nouvelle manière de rémunérer les nouvelles formes de contributions des collaborateurs.
En bref, il faut inventer une nouvelle contribution sociale !
Guy VALLANCIEN, Professeur — Chirurgien, entame son point de vue par exposer la limitation ergonomique à l’action dans le cadre de ses activités chirurgicales avant l’arrivée des robots.
Je viens de prendre conscience des apports de l’intelligence artificielle et de la robotisation dans mon métier
Grâce à ses 2 éléments, je suis libéré des limitations physiques et j’ai accès à une aide au diagnostic qu’un être humain même le plus brillant ne pourrais satisfaire.
Des métiers sont en train de muter totalement, il cite notamment le robot anesthésiste SEDASYS qui se substitue totalement à l’humain. En revanche, il faut que la décision finale reste uniquement humaine.
Le robot sera incapable de se sacrifier pour une cause et c’est tant mieux
Il termine son exposé en partageant sa vision et ses valeurs. Il est persuadé que le rôle du médecin va devenir de la relation humaine augmentée. La valeur ajoutée du médecin au regard de l’intelligence artificielle et de la robotisation sera avant tout son experience et cette relation de confiance qu’il nouera encore plus avec son patient.
Il est fortement opposé à ce que l’on permette à l’humain de vivre 1000 ans ! Cela n’a aucun sens.
Alain DUPAS, Physicien, clôture cette table ronde. Il précise que la robotisation est déjà en marche sur MARS. Le projet Curiosity montre les possibilités des robots, mais également leurs limites actuelles. En effet une équipe humaine aurait largement inspecté et étudié plus d’éléments de la planète rouge et en moins de temps que le robot actuellement sur MARS.
Pour Alain DUPAS, le rapport entre la complexité de l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle est trop importante pour être l’être humain soit remplacé
Il rappelle qu’ en 1969 nous sommes allés sur la lune avec moins de puissance de calcul que le moindre smartphone d’aujourd’hui.
Il précise que mêmes si les les robots remplacent les humains dans les usines, il faut derrière pas mal d’humains pour maintenir en vie les robots.
Il faut donc garder un regard critique sur les réponses apportées par l’intelligence artificielle !
Éloi CHOPLIN, appelle les intervenants de la seconde table ronde à prendre place sur la scène.
Table ronde Nº2 — Mobilité du futur ou quand tout est connecté
Véronique ANGER de FRIBERG, joue le rôle de modératrice et rappelle le thème de cette seconde table ronde. Elle demande à Joël de ROSNAY, scientifique, d’entamer le tour de table.
Joël de ROSNAY, commence par préciser en 2 mots ce que signifie la mobilité à ses yeux, un lieu et un lien.
Le lieu qui représente l’endroit où l’on souhaite se rendre et le lien, ce fil tendu virtuel qui permet d’accéder à un contenu quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Ce dernier élément est la base de la communication digitale initiée par Tim BERNERS-LEE.
Que seraient des entreprises comme UBER, BLABLACAR, VÉLIB et AUTOLIB sans le numerique ? Elles n’existeraient tout simplement pas.
Une autre vision importante fournie par Joël de ROSNAY est la définition du télétravail.
Le télétravail n’est pas un lieu en particulier mais la possibilité de travailler n’importe où
Pour terminer, Joël de ROSNAY souligne également l’importance de l’immobilité au regard de l’hyper connectivité. Il préconise de se végétaliser, une métaphore fort bien appropriée pour favoriser l’appropriation et la transmission des connaissances et orienter sa recherche du sens à la vie.
Il poursuit en précisant que cette immobilité volontaire n’empêche pas la mobilité de l’esprit. Elle apporte la bienveillance, l’empathie et le partage qui peut nous aider à trouver du sens.
François TADDEI , Généticien & Biologiste entame son point de vue sur la mobilité en s’appuyant sur la métaphore de la reine rouge de Lewis Caroll.
Alice demande alors : « Mais, Reine Rouge, c’est étrange, nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas ? » Et la reine répondit : « Nous courons pour rester à la même place.
Pour François TADDEI, la mobilité intellectuelle est de plus en plus nécessaire, il faut savoir se positionner dans son territoire de connaissances. Il faut penser aussi à préserver ou modifier son environnement.
Pour conclure, François TADDEI exprime sa vision du sens donné à la vie, la relation avec les autres, être créatif et réaliser des choses qui ont un impact qui nous dépasse.
Mélanie MARCEL, Fondatrice de SoSciences, illustre quelques initiatives d’intelligence artificielle pour améliorer nos vies au quotidien.
Elle cite notamment les critères utilisés par Google Labs pour valider un projet.
Le projet doit toucher au moins 1 millions d’individus, apporter une amélioration sociale et baisser les coûts d’acquisition.
Google Labs travaille notamment sur la voiture autonome et la securité alimentaire.
Christian PEUGEOT, Président du CCFA débute sa présentation en s’appuyant sur les images du tremblement de terre de San-Francisco en 1906.
À ses yeux, les images illustrent la nécessité de mobilité même dans un moment de chaos.
Il développe in fine sa vision de la mobilité, elle doit participer à l’amélioration du trafic, une baisse significative des accidents et créer du collaboratif pour que les voitures soient utilisées plus longtemps.
Pour Christian PEUGEOT, le transport en commun de demain, c’est la voiture !
Alain BENSOUSSAN, Avocat, entame sa plaidoirie sur l’importance de légiférer sur l’intelligence artificielle et la robotisation des métiers.
Il soutient que le code est loi et que la loi est code. En revanche, le code doit rester transparent et être maîtrisé par les humains.
Il poursuit sa démonstration avec l’exemple usines 4.0 dans lesquelles les robots et les humains travaillent déjà ensemble.
Il faut organiser cette nouvelle forme de travail, et il plaide pour créer une nouvelle entité : La Personne-Robot qui aurait des droits et des devoirs comme peuvent l’avoir une personne physique et morale actuellement.
Il rappelle que la mobilité et le Big Data nous rendent esclave de la technologie et des algorithmes.
Il faut retrouver sa liberté et il faut maîtriser la traçabilité de ses données
David LACOMBLED, Président de La Villa Numeris, est le dernier à exposer son point de vue sur la mobilité et la connectivité. Il prône une approche plus holistique qui favorise une vision du territoire différente, basée sur des usages collaboratifs accessibles grâce à une grande connectivité des personnes et des objets.
Il conclut par « aujourd’hui toute déconnexion est impossible, nous sommes condamnés à innover ! »
Carte Blanche à O21 — Trouver sa voie, s’orienter au XXIème siècle
Éloi CHOPLIN, appelle les intervenants prendre place sur la scène.
Laure BELOT, et Emmanuel DAVIDENKOFF, tous les deux respectivement journaliste et rédacteur en chef au journal LE MONDE, partage l’initiative qu’ils ont lancée l’année précédente. L’objectif de leur aventure journalistique est de comprendre comment la population française appréhende les changements en cours.
Quelle est la meilleure orientation à prendre au XXIème siècle !
Pour récolter le ressenti de la population, ils ont organisé des conférences, des interviews et des forums ouverts dans 4 villes françaises, à savoir Paris, Lille, Villeurbanne et Bordeaux.
Leur présentation est illustrée par des vidéos prises durant leurs interventions.
Laure BELOT nous illustre ses premiers constats. L’innovation vient des marges, travailler dans les grandes entreprises ne fait plus rêver . En revanche, l’éthique et la recherche de sens sont est de plus en plus des préoccupations fondamentales recherchées par la population.
Pour Emmanuel DAVIDENKOFF, le point le plus marquant à ses yeux est
le fossé énorme qui existe entre l’éducation et la vie professionnelle.
À la fin de leur intervention, les 2 journalistes présentent les orientations de la prochaine édition de O21.
Les mots-clés sont «Choisir, Anticiper, se Former , Créer, Oser, se Réaliser»
Tout un programme !
LES SAVANTURIERS À LA CITÉ
Au retour du déjeuner, Éloi CHOPLIN, nous convie à partager une expérience rafraîchissante et porteuse d’espoir.
François TADDEI , Généticien & Biologiste, a accompagné durant toute l’année 3 écoles sur des projets d’intelligence artificielle appliquée. Les professeurs ont apporté leur support aux élèves pour orienter les travaux.
Les élèves ayant participé à cette initiative nous ont présenté toutes les étapes de leur projet. Ce qui est admirable, c’est qu’ils ont mis en œuvre des disciplines très variées pour atteindre leur objectif.
La conception avec une touche de Design Thinking, la modélisation d’algorithmes, la réalisation de vidéo, la gestion de projet avec du Leadership partagé.
Je vous invite à parcourir en détails les 3 projets présentés
- • Projet Beecephale : intelligence animale les Savanturiers du Cerveau. Ecole Louise Michel.
- • Projet MBOTS Sportifs : robots sportifs les Savanturiers du Numérique. École Rabelais, Collège Rousseau
- • Projet MO8 : modélisation du tour du monde en 80 jours de Phileas Fogg les Savanturiers du Numérique. Écoles Duruy et Rabelais
Bravo à toute cette jeunesse, la relève est assurée !
BINÔMES DECADRANTS Robots v/ Humains : humanisme technologique et défi éthique
Éloi CHOPLIN, notre maitre de cérémonie appelle les intervenants prendre place sur la scène.
Mathieu BAUDIN, Historien, entame cet interview décalé en posant successivement 3 questions à Henri ATLAN, Médecin — Biologiste.
Mathieu BAUDIN « Que vous à fait la prospective ? »
Henri ATLAN La prospective est utile, en revanche au delà de 5 ans, elle n’est pas crédible. Je suis pour la prospective qui permet de faire rapidement.
Qui peut prédire ce qui se passera dans 5, 10, 15 ou 20 ans !
Mathieu BAUDIN « Comment orientez-vous vos projets ? »
Henri ATLAN Le désir est le premier levier
Mathieu BAUDIN « Qu’est-ce la post vérité ? »
Henri ATLAN La post vérité, les alternatives facts ou fake news est née avec la publicité.
Aujourd’hui c’est pire que le mensonge, on manipule la peur et la fascination !
Pour des entreprises qui s’engagent vers un nouveau contrat social
Éloi CHOPLIN appelle les intervenants prendre place sur la scène
Caroline FAILLET, est la modératrice de cette table ronde. Elle lance le débat en illustrant la situation actuelle.
Le contrat social actuel c’est du temps et de la subordination contre un salaire
Elle poursuit en posant la question aux panélistes « d’après vous, quel serait le nouveau modèle d’entreprise adapté aux changements en cours? »
Sylvie GALAM, psychosociologue est la première à répondre. À ses yeux, le haut de la pyramide du contrat social doit-être le bien-être. Elle soutient l’idée que le bien-être doit-être pris en compte dès le lancement des projets de transformation digitale, c’est une valeur fondamentale.
Elle conclut par affirmer qu’il faut une organisation même si l’entreprise doit être plus horizontale.
l’holacratie totale ne fonctionne pas !
Jérôme BALLARIN, président du laboratoire de l’équilibre des temps, entame son point de vue en faisant référence au contrat social écrit par Jean-Jacques ROUSSEAU en 1762.
La plupart des valeurs décrites sont encore d’actualités !
Il poursuit en déclarant qu’un nouveau contrat social est absolument nécessaire. La transformation digitale, la réduction des temps de cycle et la nouvelle approche de la relation client sont des éléments trop structurants pour ne pas remettre à jour un contrat social adapté ou même en créer un nouveau.
Il conclut son propos sur la nécessité de réfléchir sur la notion du temps.
Il milite même pour lancer Un grenelle du temps !
Pour Jérôme BALLARIN, l’enjeu est d’être maître de son temps et de ses activités.
Sophie PÈNE, Vice-Présidente de Conseil National du Numérique (CNN) appuie son point de vue sur les objectifs édictés par l’ONU. L’organisation internationale prône qu’il faut être responsable de la transformation de son emploi.
Sophie PENE, préconise de renouer avec le plaisir au travail
Roger SUE, socio-économiste, rebondit sur la référence citée par Jérôme BALLARIN. Il signale qu’aujourd’hui très peu de contrats de travail sont transparents et égalitaires. Il pense qu’il devient de plus en plus nécessaire de réaliser une analyse entre l’institution et l’institué.
Pour Roger SUE, La valeur est dans les individus et la mise en relation des collaborateurs.
La valeur n’appartient plus à l’entreprise
Il termine son point de vue sur les enjeux à relever. Il faut traiter l’entreprise comme une association et il faut traiter le problème du haut management à la française
Nous devons redistribuer la richesse sur les humains et non pas uniquement sur l’actionnaire !
Mathilde RAMADIER, écrivain, a publié un ouvrage sur l’exploration des startups, et des expériences qu’elle a remarquées ou vécues par elle-même.
Elle dresse un panorama nettement moins idyllique de l’image Startup que l’on nous présente régulièrement.
Nous sommes plus proche de servitude volontaire, décrit par Etienne de La BOÉTIE, de la précarité et l’effacement total de la frontière entre vie privée et vie professionnelle.
DÉRIVES SAVANTES — La vie aux humains… mais c’est quoi la vie ?
Éloi CHOPLIN appelle Pascal PICQ, Paléoanthropologue, à prendre place sur scène.
A mon point de vue, Pascal PICQ est un orateur admirable. Il a la faculté de vous faire voyager dans le temps et de vous expliquer tout simplement l’évolution de notre humanité des homo-sapiens à nos jours.
Il nous invite à lire l’ouvrage la fin de l’empire humain.
Il rappelle au passage qu’au XIXème siècle, nous voulions élever les grands singes pour libérer les humains du travail pénible.
Aujourd’hui, nous voulons le faire avec des robots !
Le vrai danger, pour Pascal PICQ, est de tomber dans ce qu’il appelle le syndrome de la planète des singes, c’est à dire, arrêter d’être actif, de tomber amoureux, d’être soucieux des autres, de ne plus marcher ! et de se laisser berner par les Fake News ou Trumperies comme il les nomment.
Il poursuit sa démonstration en précisant que l’être humain est doué de plasticité et qu’un changement d’ère ce n’est pas uniquement une seule innovation ! Il prend comme exemple la création de twitter qui va bien au delà d’un service de messages courts entre amis. Il faut différencier innovation et invention
Pour Pascal PICQ, nous entrons dans la 3ème co-évolution Humaine, celle de l’E-Anthropocène
FORUM CHANGER D’ÈRE du 13 juin 2017 — CLÔTURE
Nous arrivons au terme de cette journée formidable. Je n’ai pas vu le temps passer.
Éloi CHOPLIN pour la dernière fois de la journée appelle les intervenants prendre place sur la scène pour conclure cette journée.
Joël de ROSNAY, scientifique, développe les perspectives à explorer. La première est l’Ouverture pour le futur, établir une symbiose pour pouvoir collaborer en harmonie avec les robots, travailler en complémentarité avec l’intelligence artificielle et développer le Deep Learning.
La seconde est l’émergence, il faut créer de nouvelles interactions et de nouvelles interfaces pour travailler avec harmonie avec cette nouvelle forme d’humanité.
La troisième c’est de tendre vers un Hyper Humanisme, nous sommes en train de muter vers une nouvelle forme d’humanité. Il faut revenir à une sagesse et éviter les dérives d’un transhumanisme accessible à une élite.
L’enjeu est de développer une véritable gouvernance citoyenne basée sur des décisions collectives dont nous maîtrisons les impacts.
Véronique ANGER DE FRIBERG fondatrice et présidente du Forum Changer d’Ère remercie les panélistes, les partenaires et les participants à cette 5ème Edition et nous donne rendez-vous pour la prochaine édition.