Dans le cadre de ma veille sur les usages collaboratifs et les impacts induits par la transformation digitale que nous sommes en train de vivre, mes outils de curation ont capté l’article d’Antonio A. CASILLI publié par la rédaction d’INAGLOBAL en septembre 2015.
Comme d’habitude pour m’approprier un sujet complexe comme celui-ci, j’ai formalisé une carte mentale qui regroupe les idées et les concepts majeurs du Digital Labor.
Carte Mentale : Le Digital Labor par Antonio A. CASILLI
|
Un état des lieux rapide et non exhaustif
Sans en connaitre toutes les conséquences, qu’elles soient positives ou négatives, nous participons au Digital Labor ou Travail Numérique en français, par toutes les actions que nous pouvons effectuer chaque jour sur nos smartphones, tablettes, ordinateurs ou tous les appareils connectés.
Définition : Le travail numérique, ou digital labor en anglais, désigne l'ensemble des activités numériques qui peuvent s'assimiler à un travail parce qu'elles produisent de la valeur.
Aujourd'hui des plateformes mettent à disposition souvent gratuitement des ressources et usages en ligne en échange de l’utilisation et de l’analyse de vos comportements et de vos données personnelles.
GAFAMA - NATU |
Les acteurs de l’économie collaborative vous apportent du service à la demande; vous payez pour l’usage du service au moment où vous en avez besoin et c’est vous qui effectuez le travail.
Les services de micro-travail arrivent sur le marché avec des acteurs de poids comme AMAZON. Vous êtes rémunérés pour les micro-tâches que vous effectuez sur ces plateformes (Tags de photos ou de vidéos, description de photos, modération de tweets, etc.) ou des tâches que vous effectuez chez des particuliers (rangement, jardinage, transport, etc.) comme chez TASK RABBIT.
Les médias sociaux assurent leurs revenus en commercialisant vos contributions auprès des annonceurs et des marques. En revanche, de nouveaux acteurs, comme TSU, rémunèrent vos contributions à hauteur de 90% des revenus publicitaires que cette société génère grâce à vous !.
Entrons-nous dans l’ère de la contribution rémunérée ?
Quant aux objets connectés, Antonio A. CASILLI n’est pas totalement entré dans le sujet dans le cadre de ces articles; Il est évident que ce secteur va amplifier le phénomème de propagation de données dont les plateformes pourront se servir pour commercialiser de nouveaux services et automatiser des tâches dévolues auparavant aux utilisateurs, consommateurs, travailleurs que nous sommes.
Je vous livre ici quelques exemples :
- Les agriculteurs s’en serviront pour irriger ou traiter leurs cultures avec précision
- Votre médecin sera informé en direct de vos données métaphysiques pour lesquelles il vous soigne
- Votre imprimante, votre automobile, votre électroménager pourront communiquer les données qui permettent de déclencher l’achat de consommables, de planifier la révision de votre voiture ou d’organiser le changement d’une pièce usagée dans votre machine à laver
- d’accompagner et d’enrichir la visite de vos musées favoris
- etc.
Les Impacts
Après ce premier tour d’horizon des secteurs concernés, je vous propose de focaliser sur les impacts que cela peut avoir pour notre civilisation au plan :
- Individuel
- collectif
- sociétal
Impacts individuels
Au niveau individuel, nous avons accès à des services à la demande, rapides et efficaces. La rationalisation des processus d’intermédiation procure, à ce jour, des services moins onéreux que les services offerts par les opérateurs historiques.
En revanche, cela modifie en profondeur les métiers de la plupart des secteurs; on assiste à une paupérisation des producteurs de contenus ou de services.
Nos comportements stigmergiques favorisent l’enrichissement de la valeur collective de nos actions mais appauvrissent la valeur individuelle intrinsèque.
Désormais chacun d’entre-nous a la possibilité
- de créer du contenu et des services en ligne sans passer obligatoirement par l’ensemble des intermédiaires qui formaient la chaine de valeur
- d’accéder aux contenus qu’il souhaite quand il veut où il veut
- d’optimiser et d’organiser sa consommation grâce aux services en ligne et à la demande
- valoriser ses contributions pour enrichir ses expériences et mettre en perspective ses compétences au regard des autres
- s’informer sans passer par les organes de presse spécialisés
- etc.
Le droit d’usage a pris l’ascendant sur le droit de propriété.
Dans ce contexte, comment redéfinir la valeur du travail ?
Impacts collectifs
Au niveau collectif, la domination des plateformes qui offrent l’accès à ces services à la demande captent la valeur sans jamais la partager, hormis l’exemple TSU cité précédemment.
La mise en place d’algorithmes et de robotisation réduisent très fortement les coûts de production et amplifient le phénomème de paupérisation des métiers.
Les gains de productivité et le temps gagné par l’automatisation des tâches pourraient valoriser les contributions individuelles effectuées au bénéfice de la collectivité.
Dans ce contexte, comment rémunérer ces contributions ?
Impacts sociétal
Le Digital Labor remet en question les critères de mesures sur lesquels est positionnée l’économie des dernières décennies.
Que représente le PIB aujourd’hui, quand le coût marginal et les niveaux de prix tendent à baisser drastiquement.
L’économie de l’usage remet à plat nos systèmes basés sur l’économie de la rente.
L’économie circulaire implique que nos systèmes de référence mesurent des indicateurs issus des contributions systémiques des acteurs du secteur concerné.
Qui sait chiffrer avec exactitude le volume des transactions conclues sur un site comme Leboncoin ?
Le travail salarié comme nous l’avons connu est en train de disparaître. Pour vivre correctement, un Digital Worker devra pouvoir effectuer plusieurs activités rémunérées sans être contraint par une réglementation devenue obsolète.
Au delà des aspects réglementaires, les organisations vont devoir s’approprier des points de vues différents, des approches innovantes où les critères sociaux et les rapports humains vont être profondément impactés.
Quelle valeur reste-t’il au contrat de travail actuel (CDD, CDI)?
Accompagner le changement
A mon avis, c’est le point sur lequel, notre société devrait engager et déployer le plus de moyen possible.
Il serait souhaitable que nos dirigeants politiques, nos entrepreneurs, nos financiers, nos syndicalistes travaillent ensemble et avec nous pour organiser le changement de modèle que nous sommes en train de construire chaque jour.
La technologie nous apporte cette opportunité de pouvoir travailler en intelligence collective.
Des pistes et des initiatives sont en cours, je pense notamment au revenu de base universel, aux plateformes mises en oeuvre par les opérateurs publics dans certains pays et aux organisations syndicales qui réfléchissent à la mise en place d’un nouveau statut.
Quoiqu’il en soit, beaucoup de travail, reste à faire et j’aimerai pouvoir participer à cette oeuvre collective pour assurer un avenir plein d’espoir et d’opportunités à mes enfants et mes petits-enfants.
Je suis déjà un digital worker et j’accompagne les entreprises à mettre en oeuvre leur stratégie digitale; mes nombreuses contributions m’ont permis d’acquérir une connaissance des voies à emprunter pour que le maximum de personnes montent dans le train plutôt qu’elles restent sur le quai.
En revanche, seul je ne suis rien mais ensemble nous serons plus forts et plus intelligents pour réussir ce changement.
Et vous, êtes-vous prêt à monter dans le train de la transformation digitale ?
Sources des articles de référence : INA GLOBAL
Crédit image : Digital Labor Université de Cergy-Pontoise
Pour télécharger la carte mentale cliquez sur un des liens suivants :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire